I / Présentation du coaching

A/ Les origines du coaching.

         Le terme “coaching” vient de l’anglais, et signifie “acte de coacher”. Le mot “coach” est issu étymologiquement du français “coche”, qui désigne un véhicule transportant des voyageurs. À  travers le temps, le rôle et la fonction du coach ont pris des formes différentes. Cette notion, venue récemment du milieu sportif, en passant par celui des comédiens, des chanteurs ou des artistes, renvoie à la performance, à l’amélioration.
Certains prétendent que les origines du coaching remontent au Vème siècle avant Jésus-Christ, avec l’art maïeutique de Socrate. Ce mot venant du grec “maieutikê” signifie “art de l'accouchement”. En effet, Socrate disait que, telle sa mère faisait accoucher les femmes, il faisait accoucher les esprits en les délivrant de leurs pensées. Cet “accouchement” devait faire découvrir à la personne des vérités qu’elle porte en elle, mais auxquelles elle n’a pas encore accès. Mais parce que la vérité ne peut jamais être totalement  apportée par l’autre, chacun doit trouver la vérité par lui-même. Ce concept est utilisé par le coaching. La citation de Socrate “Connais-toi toi-même” est d’ailleurs souvent considérée comme l’un des prototypes du coaching.
Pendant longtemps, seuls les entraîneurs sportifs aux Etats-Unis étaient appelés “coachs”. C’est dans les années 1950-1960 que ceux-ci commencèrent à mettre en évidence la nécessité de travailler différemment avec les athlètes pour favoriser leur parcours de champion. Au-delà de leur fournir des entraînements exclusivement physiques, les coachs ont été amenés à accéder à d’autres fonctions en plus de celle de conseiller technique, pour adopter une démarche globale, holistique. En leur procurant également une aide psychologique qui leur apporterait stabilité et continuité, les coachs souhaitaient améliorer les performances de leurs athlètes. Ils ont adapté leur approche aux besoins changeants du coaching en tenant compte des facteurs “non-techniques” et des dimensions essentielles de l’émotionnel et du mental. L’accompagnement, dans cette optique, se doit d’être global. Le coach est une personne qui aide le champion à développer ses compétences. À l’entraînement physique de base, s’est ajouté, au fil du temps, la préparation mentale, la récupération après l’effort, la gestion du stress, l’optimisation des ressources, la maîtrise des émotions... Le tout se trouvant combiné de façon à permettre au champion de maintenir sa motivation, de préparer la compétition et d’améliorer sa performance grâce à une aide efficace qui prend appui sur toutes les dimensions de l’être. Coacher veut donc dire “conduire une personne du point où elle est au point où elle veut aller”.
         Aujourd’hui, ces principes fondamentaux sont repris dans le coaching de vie qui ne s’adresse plus uniquement aux sportifs, mais aussi aux professionnels et particuliers cherchant à gagner une compétition avec eux-mêmes.
Vincent Lenhardt, précurseur du coaching en France, énonce ici les idées clés du coaching selon lui.


 B/ Explication du métier.
1) Le coaching au sein des métiers de la  relation d’aide
         Le coaching fait partie des métiers de la relation d’aide. Il vise le développement personnel et/ou professionnel du coaché et, de ce fait, lui laisse l'entière responsabilité de ses décisions. La variété des professions appartenant à la relation d’aide est considérable. Le développement personnel est au cœur de toutes ces propositions d’accompagnement et, pour certaines, le développement professionnel occupe aussi une place centrale. Toutefois, si ces professions renvoient toutes à une logique d’assistance, il y a des écarts dans leurs méthodes et modes d’intervention.      Le champ d’action du coaching est infini car il touche tous les domaines de vie : personnel, professionnel, social, familial, conjugal. Parfois c’est la situation globale ou personnelle de l’individu, devenue insatisfaisante, voire problématique, qui déclenche la demande. Souvent ce sont des difficultés dans le domaine professionnel : blocages de communication, problèmes avec la hiérarchie, les collaborateurs ou les subordonnés, etc… qui motivent la requête, soit du futur coaché lui-même, soit de sa hiérarchie. C’est aussi parfois pour mieux se connaître soi-même qu’une personne va voir un coach. Toutefois, d’autres objectifs sont très ciblés : passer un examen, un concours, préparer un entretien d’embauche, d’évaluation annuelle, augmenter son chiffre d’affaire, créer une cohésion d’équipe, favoriser le retour au travail suite à un congé de formation, maternité, parental, maladie, etc...
Le coaching est par nature personnel et individualisé, ce qui n’empêche pas sa pratique en groupe et en équipe, au contraire. Le coaching s’intéresse à la personne, à ses relations avec elle-même et autrui. Pour cette raison, les visées du coaching relèvent des relations que l’individu crée, maintient, transforme et abandonne dans tous les contextes de sa vie.  

 
 2) Les coachs et leurs compétences
         La Société Française de Coaching a réalisé une étude auprès de ses membres au début des années 2000. D’après cette enquête, 54% des coachs se déclarent issus de grandes écoles telles que des écoles de commerce ou d’ingénieur, et 46% diplômés en sciences humaines, comme la psychologie ou les sciences sociales. Ils auraient majoritairement un diplôme d’études supérieures élevé : 76% ont un niveau supérieur à Bac + 4, et presque un tiers un diplôme supérieur à Bac + 6. Parmi ces coachs, 65% disent avoir suivi une formation spécifique au coaching, 60% être formés à la Programmation Neuro-Linguistique,  à l'Analyse Transactionnelle ou à la psychanalyse, 28% à la Gestalt thérapie, et 25% à l’hypnose éricksonienne. Ces statistiques nous indiquent que les coachs interrogés ont fait des formations diverses.       
On peut observer que les itinéraires empruntés par les coachs sont variés. Beaucoup viennent du monde de l’entreprise, et ont donc une certaine expérience. Et pour cause : le coaching fait partie des métiers dits “de maturité”. Il est assez rare que le désir de devenir coach se fasse sentir chez les jeunes diplômés. L’attrait du coaching se fait ressentir en revanche vers la quarantaine. L’intérêt porté au autres, en tant que personnes, se développe à cet âge chez de nombreux directeurs des ressources humaines, managers et autres cadres. D’autres, rebutés par leur métier actuel, visent une échappatoire permettant à la fois d’utiliser leur connaissance du monde de l’entreprise, ou de la relation d’aide. Bien que les coachs viennent d’horizons et de cursus divers, ils ont tous une expérience professionnelle antérieure, et une connaissance du monde de l'entreprise, qui est une base essentielle pour le coaching.
          L'entreprise, lieu de travail, joue de multiples rôles dans la vie de tout salarié à différents niveaux de responsabilité. Ce n’est pas uniquement l’endroit où il œuvre pour gagner sa vie, c’est également un lieu de vie. Une entreprise, quelle que soit sa taille, représente un espace de socialisation et un groupe d'appartenance pour tous ses salariés : employés, cadres, dirigeants. Les collègues de travail forment un groupe d'appartenance également. Le secteur d’activité, le poste occupé et le travail effectué sont aussi des facteurs qui constituent l’identité professionnelle. La perte de cet espace d’identité pour cause de licenciement, de mise à la retraite ou de requalification a des effets considérables sur la vie de l’individu, comme tout changement au sein de l'entreprise elle-même : création de poste, réorganisation, promotion, externalisation.
Le coach doit avoir une expérience de l’entreprise pour être en mesure d’apprécier et de jauger l’impact sur le coaché des divers facteurs œuvrant dans sa vie, afin de les intégrer dans son accompagnement.          Les trois compétences techniques du coach sont : observer, accompagner et autonomiser. Les savoir-faire nécessaires recouvrent des champs tels que le fonctionnement du système humain, les stades de développement en fonction des âges de la vie, les besoins de base et leurs hiérarchisation, les motivations et valeurs fondamentales, les croyances, la gestion du changement, le processus du deuil, etc... Le savoir-faire est de deux ordres : technique et relationnel. Il s’agit d’appliquer les apprentissages théoriques et pratiques dans la relation coach-coaché.


Dans cette vidéo une séance de coaching d'entreprise est simulée. Elle suit trois étapes: se centrer sur la responsabilité, imaginer les solutions possibles, mettre en place.


3) Les demandeurs et prescripteurs de coaching
         Le coaching peut être demandé par la personne elle-même, ou prescrit par un membre extérieur. Il n’existe aucune statistique officielle sur les demandeurs de coaching, mais la plupart des coachs estiment néanmoins qu’environ 60% des coachés sollicitent eux-mêmes cette aide. On demande l’assistance d’un coach à tout âge notamment parce que l’on veut plus de la vie, que l’on a des problèmes à résoudre, que l’on est mal à l’aise avec certaines personnes de son entourage. Qu’un coaching résulte de la commande passée par une entreprise, de la suggestion faite par un ami, un époux ou une épouse ou de la proposition aux étudiants d’une grande école de les aider dans l’organisation de leurs études, il s’agit toujours d’une prescription.
Toutefois, il est important de se demander dans quel but cette personne doit se faire coacher. Il y a des prescripteurs pour qui le résultat du coaching présente des avantages. Il s’agit souvent de personnes de l’entreprise, comme des directeurs des ressources humaines ou autre hiérarchique du coaché. Les retombées attendues de cette action sont supposées bénéfiques pour la personne coachée, le prescripteur et l’entreprise. D’autres prescripteurs ne sont pas nécessairement à la recherche de bénéfices personnels et veulent juste apporter une aide au sujet, tels que le médecin traitant, le psychothérapeute ou l’assistant social.

4) Les modes de coaching
         Il existe trois modes de coaching : le coaching individuel, le coaching d’équipe ou le coaching  de groupe.
Le coaching individuel se présente sous la forme d’une série d’entretiens, soit en moyenne dix à vingt séances. La fréquence est d’une à deux séances par mois, d’une durée d’une ou deux heures.
Comme le coaching individuel, le coaching d’équipe s’inscrit dans la durée. Le coach apporte son aide pour amener l’équipe à se souder et à travailler en synergie autour d’un objectif commun.
Le coaching de groupe consiste à réunir une ou deux fois par mois pendant une demi-journée, six à huit personnes appartenant soit à la même entreprise, soit à des entreprises différentes. Il s’agit de rassembler des personnes qui exercent un même niveau de responsabilité ou occupent des fonctions similaires, mais n’appartiennent pas à la même équipe. Le fait de coacher plusieurs personnes présente des avantages : elles s’écoutent mutuellement raconter comment elles vivent leur rôle et leurs fonctions ainsi que la façon dont elles se comportent et agissent.  

5) Les différents types de contrats et de lieux du coaching
         Le contrat du coaching définit, dans un premier temps, les rôles de chacun et les buts visés. Le principe de base est que chacun prend la responsabilité, l’un de sa demande, l’autre de son engagement. Le contrat fixé lors de la première séance est composé de trois aspects : la définition de la situation à changer, l’entente sur la façon de travailler ainsi que le contrat commercial qui comprend le prix et la durée de la séance, le rythme des rencontres et le lieu du coaching.
Le coaching se pratique dans les lieux les plus divers : cabinet du coach, domicile du coaché, son lieu de travail ou tout autre lieu calme. Il est parfois plus profitable pour le coaché de se trouver ailleurs qu’au cabinet du coach et surtout ailleurs que dans son propre environnement professionnel. Mais quel que soit le lieu choisi, il doit faciliter les échanges verbaux entre le coach et le coaché, et permettre le respect du secret et de la confidentialité.  Lors d’une prescription du coaching par une entreprise, on parle de contrat tripartite. On retrouve trois intervenants: bénéficiaire, prestataire, et l'entreprise à travers son représentant supérieur hiérarchique. L’entreprise est impliquée dans l'élaboration du contrat -notamment la définition des objectifs-, l'évaluation des résultats du coaching et bien sûr le paiement partiel ou total de la prestation. Il convient de bien distinguer les objectifs du bénéficiaire de ceux de l'entreprise, qui peuvent parfois diverger. Le coaching peut aussi être bipartite c'est-à-dire directement effectué entre le coach et le coaché, sans tiers.